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PENSÉES.


XCVI.


Après avoir bien réfléchi sur les maux de la vie, on trouve des compensations à tout, excepté au chagrin profond que causent l’abandon et l’isolement. Il semble que ce soit le seul mal sans remède de l’existence, et que la nature, qui a voulu que l’homme vécût en société, lui ait absolument refusé les moyens d’être heureux hors de la société.


XCVII.


La vie retirée de la campagne est, pour celui qui ne veut pas s’isoler entièrement, une sorte d’existence par lettres, par souvenirs, par réflexions, par supposition et attente des moindres choses, des moindres faits, qui a un caractère à elle dont l’habitant des villes n’a aucune idée. Il n’y a qu’un sot, un original, ou une tête forte qui puisse la supporter longtemps.