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PREMIÈRE PARTIE.

Sont-elles mères ? la contradiction devient bien plus étrange encore ; cette femme qu’on a élevée à se laisser guider, doit guider à la fois le moral et le physique de l’enfant, du fils, qui ne dépend que d’elle. Son mari se trouve-t-il dans une position fâcheuse ? son devoir est de le conseiller, de le seconder ; est-il absent ? elle doit le remplacer ; meurt-il ? les lois, qui, par une inconséquence manifeste, l’ont privée jusque-là du moindre de ses droits, la font à l’instant rentrer dans tous, et, chef de sa famille, maîtresse de sa fortune, elle va, par sa seule volonté, faire le bonheur ou le malheur de tout ce qui l’environne. Or, est-il un seul des devoirs de ces différentes positions que l’on enseigne aux jeunes personnes ? Non ; on fait au contraire tout ce qu’il faut pour qu’il leur devienne impossible de les remplir ; car la nature ne plie pas ses lois aux caprices des hommes, et elle ne peut nous rendre tout à coup l’énergie, le jugement, le caractère que l’on a étouffés en nous dès l’enfance. Aussi, si quelques femmes, heureusement nées, parviennent à les conserver ; si d’autres les retrouvent par la néces-