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PREMIÈRE PARTIE.

sont si bornées, et il est tellement, sans s’en apercevoir, dans la dépendance des impressions qu’il reçoit, que quand le hasard a fait naître dans son esprit une prévention contre quelqu’un, et que le temps y a en quelque sorte accoutumé ses organes, dût la fausseté lui en être démontrée jusqu’à l’évidence, dût-il reconnaître son tort, dût-il même se le reprocher, il ne peut, quoi qu’il fasse, effacer entièrement cette prévention de son esprit, ni se retrouver avec celui qui en a été l’objet, sans éprouver à l’instant une sorte de bouleversement, ou au moins de répugnance que la réflexion même a peine à lui faire surmonter.


LXXI.


La nature, dont la marche est régulière en tout, a voulu que la mesure de la netteté ou de la confusion des idées fût celle du jour et de la nuit. Le soir, quand la clarté diminue, elles prennent déjà une autre teinte, et la nuit, quoiqu’elles paraissent souvent grandes, et l’on pourrait dire lumineuses, elles ont toujours