Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/194

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pas la milliéme partie, sont ceux qui possedent à peu de chose prés, tous les fonds de terre, ne restant presque à l' autre partie, que ce qui provient de son industrie, dans laquelle nous comprenons la culture des terres, façons de vignes, la nourriture des bestiaux, le commerce, tous les arts et métiers, et tous les autres ouvrages de la main.

La troisiéme, que bien que ces exempts le soient de la taille, du taillon, de l' ustensile, et des logemens de gens de guerre, ils ne le sont pas du sel pour la plûpart, des aydes, des doüanes, de la capitation, ni de tous les droits qui se levent sur les marchandises à l' entrée et sortie du royaume ; non plus que des postes, à l' exception de quelques-uns, et de ce qui se leve sur les epiceries, le sucre, les eaux-de-vie, le thé, caffé, chocolat, le tabac, et plusieurs autres drogues et denrées ; bien que plusieurs font tout ce qu' ils peuvent pour s' en exempter, et qu' ils s' en exemptent en partie par industrie, ou autrement. Or il est certain que toutes ces personnes ont interest, que la dixme royale ne s' établisse jamais ; parce que si elle l' étoit, il n' y auroit pas plus d' exemption pour eux que pour les autres, puisqu' il n' y en auroit point du tout. C' est pourquoy le roy doit d' autant plus se méfier de ceux qui lui feront des objections contre ce systême, que le pauvre peuple, en faveur duquel il est proposé, n' ayant aucun accés prés de sa majesté, pour lui