Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/23

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et depuis qu’elle eſt établie, nous n’apprenons pas qu’il s’y ſoit fait aucune corruption ; auſſi n’a-t-elle pas eu beſoin d’être corrigée.

C’eſt celuy de tous les Revenus qui employe le moins de gens à ſa perception, qui cauſe le moins de frais, & qui s’execute avec le plus de facilité & de douceur.

C'eſt celuy qui fait le moins de non-valeur, ou pour mieux dire, qui n’en fait point du tout. Les Dixmeurs ſe payent toûjours comptant de ce qui ſe trouve ſur le champ, dont on ne peut rien lever qu’ils n’ayent pris leur droit. Et pour ce qui eſt des autres revenus differens des fruits de la terre, dont on propoſe auſſi la Dixme, le Roy pourra ſe payer de la plus grande partie par ſes Receveurs ; & le reſte une fois réglé, ne ſouffrira aucune difficulté.

C’eſt la plus ſimple et la moins incommode de toutes les Impoſitions, parce que quand ſon Tarif ſera une fois arrêté, il n’y aura qu’à le faire publier au Prône des Paroisses, & le faire afficher aux portes des Egliſes : chacun ſçaura à quoy s’en tenir, ſans qu’il puiſſe y avoir lieu de ſe plaindre que ſon voiſin l’a trop chargé.

C’eſt la maniere de lever les Deniers Royaux la plus pacifique de toutes, & qui excitera le moins de bruit & de haine parmy les Peuples, perſonne ne pouvant avoir lieu de ſe plaindre de ce qu’il aura ou dévra payer, parce qu’il ſera toûjours proportionné à ſon Revenu.