Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/48

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Montauban sous l' intendance de feu Mr. Pelot, lequel voulant réformer les défauts de l' ancien tarif, fit faire, par commission du conseil, une nouvelle estimation par des experts qui le tromperent, nonobstant l' application qu' il avoit euë à les bien choisir, et tous ses soins et son habileté. En sorte qu' au dire des gens les plus entendus de ce païs-là, il auroit bien mieux valu pour cette generalité, qu' il eût laissé les choses en l' état qu' elles étoient, à cause des inégalitez de son tarif plus grandes, à ce qu' on prétend, qu' elles n' étoient auparavant.

Il en est de même de l' estimation qu' on fit des terres de Dauphiné en 1639. Il s' y est trouvé si peu de proportion des unes aux autres, et une si grande inégalité, que M. Bouchu intendant de cette province en recommence une autre, à laquelle il travaille avec beaucoup d' application, et une grande exactitude depuis deux ou trois ans. On prétend qu' il luy faudra encore plusieurs années pour l' achever ; et même aprés qu' il y aura bien pris de la peine et employé bien du temps, il est sûr qu' on s' en plaindra encore. Ce qui doit faire juger de l' extrême difficulté qu' il y a de faire des estimations justes de la valeur intrinseque des terres, tant en elles-mêmes, que par rapport aux voisines ; et de celles d' une paroisse et d' un païs à un autre païs ou paroisse.

De plus, il y a des distinctions dans ces provinces de même qu' en Provence et en Bretagne, de terres nobles et de roture, et de plusieurs sortes