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Pour en impoſer avec plus d’éclat ſur la pureté des intentions du Miniſtere, ces ſéances ont dû ſe ſuccéder les unes aux autres avec beaucoup de vivacité, & ſe ralentir enſuite avec art & méthode.

Les écrits, les livres qui ont été faits ſur cette matière ont dû être envoyés en France, pour y être traduits par les plus habiles Gens de Lettres, par quelques philoſophes répandus dans les cercles les plus brillans.

La fortune, les dépenſes de ces Gens de Lettres, de ces Philoſophes ont dû augmenter d’une maniere frappante.

Le Miniſtere de France a dû être ſondé myſtérieuſement ſur ſes diſpoſitions, ſes opinions relativement à ſes Colonies.

Tous les Rédacteurs des papiers publics de la France, tous ſes Journaliſtes, les Gazetiers ont dû être puiſſamment intéreſſés à rendre des comptes adroits de ce que ces écrits Anglois renfermoient de plus ſéduiſant, de plus pathétique & de plus captieux dans cette matiere.

Lorſque les eſprits des François ont été préparés à point par la lecture de ce qui avoit été préſenté en ce genre, le Miniſtere Anglois a dû s’occuper de trouver de ces hommes ingénieux, intrigans, ſans fortune, ſans reſſource, bannis de leur patrie pour des ſéditions, & que le beſoin de ſubſister rend capables de tout entreprendre au riſque même de périr en place publique.