Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/246

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contre lequel il ne faut pas arguer d'impossibilité, veu la foiblesse de nostre esprit. Mais c'est bien chose estrange, que Sathan, qui a de coustume prendre tel corps que bon luy semble, le plus souuent, and ordinairement, aprez la figure humaine, prend la figure d'vn Bouc, si ce n'est pour estre vne beste puante, and salace. Car en la Saincte2 Escriture on voit que les Diables sont appellez Boucz, comme l'interprete Caldean sur Iesaye tourne ce mot [Hebrew omitted] qui signifie Bouc and velu, comme le Docteur Trimhi l'enseigne in radicibus: que les LXXII. interpretes ont traduict sur le XVII. du Leuitique [Greek omitted], que les Italiens appellent Mathous, c'est à dire follastres, and en Proue (02) ce folletons and folletz, pour ce qu'ils font rire, sauter, follier, and se plaisent aux saux and danses. Car le Prophete3 dict, que les Dragons, and Boucs danseront en Babylone, and le Luiton ou Satyre criera apres son compaignon. Zoroaste parlant des Boucz entend les Demons, pour la proprieté du Bouc, qui est puant, and lascif. Ce que le Prince de la Mirande à signifié obscurement en la douziesme position sur Zoroaste, en ces motz, Quid sit intelligendum per capros apud Zoroastem, intelliget qui legerit in libro Bair, quæ sit affinitas capris cum spiritibus. Or la proprieté des Demons est d'auoir puissance sur la cupidité lasciue, and brutale, comme les Hebrieux ont remarqué quand ils disent au liure [Hebrew omitted] que Sathan est porté du Serpent, que Philon Hebrieu à interpreté la volupté: de laquelle parlant le sage Architas, disoit estre le plus capital ennemy du genre humain, nullam pestem capitaliorem -notes- 2Iesaye 13 and 34. 3Isaye 13 and 34. Page 261