Page:De la Houssaye - Les petits soldat.djvu/11

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Et le lendemain, il était là, aux ordres de son capitaine. Gustave faisait en sorte de cacher ses méchancetés à sa mère, mais comme nous le pensons bien, c’était difficile.

Un matin, Gustave rencontra Bob et lui dit de le suivre à la place d’armes.

« Nous allons faire l’exercice, dit-il. »

Bob savait bien que tous les petits soldats s’étaient cachés et ne viendraient pas.

En passant devant la basse cour, Gustave s’aperçut que la porte était ouverte et s’arrêta en face d’un spectacle aussi surprenant qu’amusant :

Catiche et Adam montraient l’exercice à Malotru et le forçaient à se tenir debout sur ses jambes de derrière.

« Et droite ! Alignement ! criait Catiche.

— En avant ! marche ! ajoutait le petit Adam. »

Et le chien tournait la tête d’un côté et d’un autre et faisait aller sa queue. On eut dit qu’il comprenait les ordres mieux encore que les petits soldats noirs.

« Ah ! çà, que faites-vous donc là ? demanda Gustave en entrant, sans façon, dans la basse-cour.

— Nous apprenons à Malotru à faire l’exercice, répondit Catiche. Ça vous f’ra un bon soldat quand y s’ra au fait ! Vous verrez, maitre Gustave !

— Oh ! la bonne idée ! s’écria le petit garçon. Comme ça s’ra amusant ! Bob, mets lui son fusil entre les pattes ; Catiche, arrache vite une plume à la queue de ce gros coq et attache-la-lui à la tête à l’aide de ma cravate… Est-il joli ? On dirait un vrai soldat ! Ramasse ce bâton, Bob, tu en feras un fusil… Adam, prends ce tambour et bats aussi fort que possible, tu comprends ? et maintenant en avant ! marche ! allons nous amuser sur la place d’armes et attendant les autres. Viens aussi Catiche… tu seras… la fille du régiment, notre vivandière, et tu soigneras les blessés.