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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/10

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rappelait la patrie absente. Le père Jacques, ce noble prêtre qui avait toujours marché à leur tête et qui avait pris une large part de leurs misères et de leurs fatigues, résolut de ne point abandonner son troupeau. Ce fut avec des larmes dans les yeux qu’il vit partir ceux qui allaient rejoindre leurs frères dans la paroisse Saint-Martin. Lui demeura fidèle à son poste et continua à être le père, le chef de ce troupeau que Dieu, disait-il, avait confié à ses soins.

Fondateurs de la paroisse Saint-Jacques, les Acadiens se sont liés avec toutes les familles qui s’étaient fixées autour de leur établissement : la mienne fut la première qui leur tendit une main amie : et j’en suis fière ! car ces braves gens n’ont apporté sur le sol qui les a reçus, que les traditions de l’honneur le plus pur, le plus vigoureux et des vertus les plus sublimes, les plus robustes.

II.

— Mon aïeul, avec son âme chevaleresque et généreuse, ne fut pas longtemps avant d’apprécier ses voisins.