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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/9

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Dans le cours de leurs pérégrinations, il y en eut qui franchirent des espaces incroyables, à pied, à travers les forêts, le long des fleuves, sur les rivages arides de la mer. Tantôt, ils furent arrêtés par la maladie et la misère ; d’autre fois, ils s’égarèrent longtemps. On offrit aux uns de se vendre comme esclaves, aux autres de s’enfermer dans les mines de la Pennsylvanie ; mais, ils préférèrent continuer leur chemin. Ils avaient rencontré quelques-uns des émissaires que Louis Comeau envoyait à leur rencontre, et ils essayèrent de rejoindre leurs frères. De plus, ils cherchaient un ciel ami qui leur rappelât celui qu’ils ne devaient plus revoir, et ils mouraient en le cherchant.

Lorsqu’ils furent arrivés sur les bords du Mississippi, à ce beau site dont j’ai parlé, les Acadiens s’arrêtèrent, et si quelques-uns continuèrent leur route avec l’espoir de rejoindre le jeune chef qui avait envoyé des émissaires pour leur servir de guides, les Robicheau, les Thériot, les Simoneau, les Landry et bien d’autres encore refusèrent d’aller plus loin et préférèrent se fixer sous ce beau ciel qui leur