Aller au contenu

Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 106 —

refuse d’la prendre pour femme… Turlututu… je n’vous dis qu’ça : la pove ! alle aura une terrible fatigue à trouver un épouseux !

Le front de mon aïeul se rembrunissait de plus en plus, il était fort pâle et gardait les yeux fixés sur la terre, tandis que des mouvements nerveux trahissaient une violente émotion.

— Madame, dit-il, en relevant les yeux, j’aime mon frère comme s’il était mon fils, j’ai rêvé pour lui un brillant avenir… mais, Si vous m’avez dit vrai, s’il a osé abuser de l’amour et de la confiance d’une innocente enfant, je jure qu’il l’épousera… quelles que puissent être pour lui les conséquences de cette union !

— Ah ! monsieur ! y pensez-vous ? s’écria le prêtre.

— Eh ben ! après ? cria la Térencine toute prête à sauter à la gorge du curé ; est-ce qu’une fille de paille alle ne vaut pas un garçon d’or ?

Et se retournant vers mon aïeul :

— Faut avouer qu’vous parlez ben, tout-à-fait ben, missié ! Faut faire la noce tout d’suite… l’curé est là j’vas chercher Tit’Mine.