Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 111 —

connue, je jure que Tit’Mine Simoneau est aussi pure que le jour où je l’ai vue pour la première fois.

— C’est bien, frère ! je te crois ! dit mon aïeul en tendant la main à l’enfant de sa tendresse. Et Placide tout ému, put voir, au travers des larmes qui obscurcissaient ses yeux que ceux de son frère étaient humides comme les siens. Ils restèrent un moment silencieux. Au bout d’un moment, monsieur Bossier releva la tête.

— Écoute, mon ami, dit-il, pour éviter des scènes outrageantes comme celle que vient de nous faire la Térencine, pour ne pas s’exposer de nouveau aux fascinations et aux pièges de mademoiselle Tit’Mine Simoneau, tu vas commencer tes préparatifs de départ. Demain, tu partiras pour aller achever tes études au collège des Jésuites de la Nouvelle Orléans.

Placide baissa la tête en silence ; il comprenait que son frère avait raison et qu’il ne lui restait qu’à obéir.

Monsieur Bossier descendit et vint rejoindre le père Jacques sur la galerie ; le digne prêtre s’y promenait en