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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/118

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l’moment où ce que nous avons quitté l’Acadie ! Est-ce que l’Bon Dieu aurait choisi c’jour là pour me voir mourir.

— Allons donc ! répondit Pouponne en essayant de sourire, chassez ces vilaines idées, père… Ne parlez pas de mourir… Vous savez bien que vous ne pouvez pas me quitter avant le retour de Balthazar !

Un soupir fut la seule réponse du père Landry.

— Voulez-vous que je vous lise quelque chose, père ? demanda-t-elle au bout d’un moment.

— Oui, répondit-il, lis-moi la prière des agonisants.

— Quelle idée ! s’écria Pouponne, non, cela nous attristerait trop… Tenez, j’ai là quelque chose de bien intéressant, quelque chose que Monsieur Bossier lui-même m’a recommandé de lire : la découverte de l’Amérique. Vous savez bien père, que vous aimez ces récits de voyages et de batailles… Faut-il commencer ?

— Non, dit-il, pas avant que j’aie écouté la prière des agonisants.

Il fallait céder ; la jeune fille qui s’était déjà levée pour aller chercher