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dans sa chambre le livre de voyages, rapporta en place son livre de prières et vint s’agenouiller près du lit. Tit Toine se leva.

— Sœur, dit-il, j’vas dire les réponds. Les litanies, ça m’connait, j’on appris ça avec missié le curé.

Et, pendant quelques minutes, on n’entendit dans cette pauvre chambre que le bruit de la pluie et du vent et celui de la voix de la jeune fille à laquelle se mêlait celle de l’enfant ; le vieillard répétait les réponses après lui.

Lorsque Pouponne se releva, le père Landry appela Tit Toine.

— Petit, lui demanda-t-il, te souviens-tu de ta mère ?

L’enfant était très intelligent pour son âge, il attacha sur le vieillard ses grands yeux qui ressemblaient à ceux de sa sœur.

— Oh ! père Landry, répondit-il, est-ce qu’un enfant peut oublier sa mère ?

— Mais, t’était si p’tit quand tu l’as quittée !

— J’avions six ans.

— Et t’en as douze àjordy. Et ton bezon, p’tit ? comment c’que tu l’as perdu ?