Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/121

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…et…oh ! père Landry ! oh ! Pouponne ! savez vous ce qu’y ont fait d’mon cher Tit Tienne ? ils l’ont jeté à la mer !

Pouponne qui sanglottait comme lui, le coude appuyé au bord du lit, jeta ses deux bras autour du cou de son frère, l’attira sur ses genoux et le maintenant, Tit Toine, dit elle, faudra nous aimer comme sept.

— Tit Toine, reprit le père Landry, est ce que t’as queuque chose à faire dire à la mère et à ton bezon ?

— Qué’que vous voulez dire, père ? demanda le petit garçon en attachant un regard étonné sur le vieillard.

— Ça seulement, mon gars : avant d’main, je serai là haut avec les amis, et l’Bon Dieu seul sait qui sont c’ty là que j’vas retrouver dans le paradis.

— Ne parlez pas ainsi, père Landry dit Pouponne, vous n’êtes pas plus malade, et vous avez encore, Dieu merci ! de longs jours à vivre !

Il secoua la tête en silence. Et l’orage continuait avec une fureur croissante, la pluie tombait par torrents sur les murs de la cabane et menaçait d’en enlever le faible toit ; par instant