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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/127

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missie l’curé avant d’rendre l’âme…

En cet instant, un violent coup de tonnerre se fit entendre et les deux enfants jetèrent un cri en se resserrant encore davantage.

— Encore, observa Tit-Toine, si nous avions pris un jabloroc !

Ce que l’enfant appelait un jabloroc était ce que nous, nous appelons une lanterne ; et il faut avouer qu’elle aurait point été de luxe au milieu de l’obscurité qui les entourait. Ils entraient dans le petit bois.

— Diantre ! cria Baptiste, faut convenir qu’y fait diablement noir ici ce soir… c’te forêt m’fait l’effet d’être aussi longue qu’un jour sans pain… alle doit être pleine à déborder de voleurs.

— Et p’tête ben de loups aussi ! dit Tit-Toine qui pour essayer de se rassurer, voulait faire le brave aux dépens de son camarade. Ah ! que bénédiction l’bon Dieu a sépartagé sur nous, quand il a gardé les loups, bien loin, en Acadie !

— Mais les voleurs, répéta Baptiste.

— Tu veux que j’te dise le fin fond de la vérité Baptiste ? reprit le frère