Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 126 —

voir nos deux petits garçons bien serrés l’un contre l’autre, leurs deux têtes sous le parapluie, et, se dirigeant aussi vite que possible vers la demeure de monsieur le curé située à six milles plus loin. C’était une longue route pour ces deux enfants, et, ils se disaient que, bien certainement la nuit les surprendrait avant qu’ils n’eussent le temps d’arriver au presbytère. Vers le milieu de leur route, se trouvait un petit bois d’un demi mille de long, et avouons bien vite que le passage de ce bois causait une vive terreur à nos petits voyageurs.

— Mon Dieu ! disait Baptiste, c’est y pas trop dur pour les vivants d’voir l’monde mourir pendant la nuit et avec in pareil temps ? Comme si l’père Landry aurait pas pu r’mettre sa crevaison à d’main ?

— Oui, dit Tit-Toine qui, en sa qualité d’enfant de chœur, se croyait très fort en matière de religion, c’est tout d’même vrai que c’temps là, c’est bon pour des chiens et pas pour des chrétiens, mais, vois-tu Baptiste, c’pôve homme, il a p’tête un gros péché sur sa conscience et y veut l’dégoiser à