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— Préparez-vous à entendre un triste récit, dit le jeune homme, je vais le commencer au moment où j’ai quitté le Grand Pré pour aller porter à mes quatre frères les ordres de notre père.

— M’ont ils obéi ? demanda le vieil- lard.

— Ils ne l’ont pas pu, mon père, répondit le jeune homme ; les familles de Sosthène et de Martin se composaient de près de cinquante membres, celles de Norbert et d’Urbin d’une vingtaine. Il faut de l’argent pour faire voyager tant de monde. Ils sont donc restés au Beau Bassin, et, bien leur en a pris. Ils y sont encore aujourd’hui, et tous, riches et heureux.

— Allelujah ! dit le vieillard en faisant pieusement le signe de la croix.

— Voilà pour quatre de vos fils, mon père, continua Balthazar ; le cinquième est près de vous. J’ai appris la mort de Théodule et d’Onésiphore ; quant aux autres, je n’en ai jamais entendu parler. Quant à vos filles : Modeste, Séraphine et Arthémise sont mortes ; Cidalise et Adèle ont été rejoindre leurs frères au Beau Bassin. C’est tout ce que je sais de notre famille, mon père.