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— Et ma mère ? dit faiblement Pouponne.

— Pouponne, dit Balthazar, tu dois te souvenir que Périchon était parti avec moi.

— Je m’en souviens, répondit elle.

— Nous ne nous sommes jamais quittés, continua le jeune homme, partis ensemble, nous sommes revenus ensemble.

— Et où est-il ? s’écria Pouponne.

— Chez moi, mon enfant, répondit le prêtre, vous le verrez demain.

— Merci, mon Dieu ! s’écria la pauvre enfant.

XVIII.

— Il y a aujourd’hui six ans, dit Balthazar en reprenant son récit, que je revins avec Périchon de notre voyage au Beau Bassin. Nous arrivâmes à Grand Pré quelques heures après le départ des navires qui emportaient nos familles. Il était nuit ; nous errâmes au hasard dans les rues du bourg remplies de soldats anglais. Notre exaspération était terrible, et je crois que je serais devenu assassin si un de ces monstres m’avait adressé la