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embarrassé dans ses calculs et cherchait la solution d’un problème. Et ce qui charmait le plus dans la douce enfant était cette touchante modestie qui présidait à toutes ses actions : au lieu d’être fière de son savoir, elle le cachait et cherchait toujours à le rapporter à ceux à qui elle le devait. Sa reconnaissance envers ses amis ne pouvait se comparer qu’à l’amitié sans bornes qu’elle leur portait.

Périchon avouait qu’il avait peur de sa sœur.

— Ça n’est plus not’Pouponne, c’te belle dame ! disait il.

Mais à force de caresses, elle réussit à l’apprivoiser et à lui faire avouer qu’il avait retrouvé sa Pouponne d’autrefois.

Pouponne n’avait pas été sans faire part à son fiancé de son intention de devenir la maîtresse d’école du canton ; mais elle rencontra une formidable opposition.

— Non, non, répondit Balthazar, il y a trop longtemps que nous sommes séparés, je ne te céderai à personne… tu es à moi, et je te veux toujours à côté de moi… Quant aux enfants, je verrai les pères de famille et je leur