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prêtre attendait à l’autel, et les jeunes fiancés agenouillés dans le premier banc, priaient en attendant le bon plaisir de mesdames Théogène, Théodule, Télesphore, Sosthène, Térence, Onésiphore, etc… et de mesdemoiselles Manette, Tit’Mine, Tonton, Arthémise, Modeste et autres.

Enfin elles entrèrent en ne ménageant pas le tapage, et, lorsqu’elles se furent installées de leur mieux, le prêtre fit signe aux mariés de s’approcher. Au moment où Pouponne se levait, monsieur Bossier s’avança vers elle et lui présenta le bras. En conduisant la jeune fille à l’autel, mon aïeul lui témoignait l’amitié et le respect qu’il lui portait. En voyant Pouponne au bras du gros monsieur, les femmes ne se génèrent point pour faire entendre un chuchotement qui exprimait leur étonnement et leur admiration.

La cérémonie fut courte : le bon prêtre savait bien qu’il était inutile de parler d’amour et de fidélité à ce jeune couple éprouvé par tant d’infortunes.