Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 187 —

rah pour Balthazar ! — À la santé de Pouponne ! à la santé de Balthazar !

Et, à chaque hourrah, les amis des fiancés avalaient une gorgée de l’eau-de-vie que renfermaient les bouteilles.

— Grand Dieu ! s’écria mon aïeul pendant que sa femme se bouchait les oreilles, ces gens-là seront ivres avant que nous ayons fait la moitié du chemin.

On arriva à l’église, et les époux, suivis de monsieur, de madame Bossier et de tous les hommes du cortège y pénétrèrent en silence. Mais où étaient les femmes ? En arrivant, elles avaient toutes couru au bord du fleuve, leurs chaussures à la main : il fallait bien se nettoyer avant de se chausser ; et, quand tous ces pieds féminins furent bien propres, on passa les bas et les souliers et on se dirigea vers la salle du festin, changée pour le moment en cabinet de toilette. C’était là que les paquets avaient été laissés ; ce fut là qu’on enleva les papillotes, qu’on revêtit les jupes et les caracos bariolés, qu’on se fit belles enfin tout en échangeant pas mal de remarques tant soit peu hasardées. Et pendant que tout ceci se passait, le