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toutes sortes de bonnes choses ; tous les plats nationaux étaient là : le macchou, le jambalaya, le riz aux fèves, même le couche-couche s’étalaient au milieu des gibiers les plus fins, des gâteaux, des confitures, des crêmes, des tartes au giromon et des montagnes de tactac. Monsieur Bossier, outre les provisions les plus succulentes avait envoyé cent bouteilles de vin qui étaient éparpillées sur la table. Cette table pouvait contenir cent cinquante convives, mais, d’après l’usage, les dames s’asseyaient les premières et étaient servies par les messieurs. Chaque invité avait été prévenu qu’il devait porter son assiette et son couteau ; les assiettes avaient été envoyées d’avance, mais, à peine assis, chaque convive tira son couteau de sa poche ; cela suffisait : seules les mariés avaient un couvert complet. Quant aux verres, à bien des places, ils étaient remplacés par des moques de ferblanc.

Le commencement du diner se passa assez tranquillement, la présence des femmes en imposait ; mais quand les plus affamés furent rassasiés, les chants commencèrent, et comme les anciens