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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/198

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point à table, ils trouvaient le moyen de se faire passer par leurs femmes ou par leurs amoureuses, non seulement des aliments, mais des bouteilles de vin ; aussi les têtes commençaient-elles à s’échauffer ; des remarques triviales, des mots à double entente étaient lancés à brûle pourpoint à la mariée dont le front se couvrait de rougeur. Pour arrêter ces discours et ce bruit, Zozo eut l’idée d’appeler à son aide le beau violonneux qui, parce qu’il jouait du violon, savait chanter et se donnait des airs (à ce que disait la Térencine) passait pour la fleur des pois du campement.

— Étienne ! Étienne Aucoin ! une chanson ; cria Zozo.

Et toutes les autres femmes, d’une seule voix répétèrent :

— Oui Étienne, une chanson.

Et le bel Étienne, après avoir fait quelques objections pour mieux se faire valoir, tout fier au fond de l’âme, se leva debout sur le banc et, après avoir salué, d’abord la mariée et ensuite le reste de la compagnie, commença sa chanson. À la fin de chaque couplet, le chanteur s’arrêtait et, avec les gestes les plus