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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/202

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Mine. Qu’était-elle devenue ? Nouvelle Ariane, pleurait-elle encore l’abandon d’un nouveau Thésée ? Était-elle morte de douleur après que Placide l’eût quittée ? Pour répondre à ces deux questions nous allons suivre les mariés dans la salle de bal ou déjà plusieurs couples les avaient devancés, et là dans un coin, nous retrouverons la fille de la Térencine, plus jolie, plus coquette que jamais et assise à côté de Périchon qui la regarde avec deux grands yeux remplis d’admiration. Mais que font-ils donc si près l’un de l’autre ? Qu’est-ce qui excite ainsi leur gaîté ? ah ! je vois ; le petit tablier de mousseline de Tit-Mine est rempli de pistaches que Périchon épluche avec toute la grâce possible et qu’ils croquent tous les deux au milieu de leurs éclats de rire. Mais on peut se dire bien des choses en mangeant des pistaches, et bien certainement, que ce que dit le frère de Pouponne, a chassé bien loin la pensée de Placide de cette charmante petite tête, qui se penche gracieusement vers le jeune homme et qui lui prodigue les plus charmants sourires du monde.