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salle du bal. Le réveillon dura jusqu’au jour. Au moment où le soleil se levait dans toute sa splendeur, le cortège se forma de nouveau : chaque cavalier reprit sa cavalière ; il fallut se mettre à la recherche des enfants qu’on trouvait endormis dans tous les coins, et les piétons se mirent en marche. Mais comme tout était bien changé dans l’apparence de ce petit peuple ! Sans compter les yeux pochés, les nez écrasés, plus d’une cornette avait été perdue, plus d’un casaquin et d’une jupe salis et déchirés, et le plus profond silence avait remplacé les cris de joie de la veille. Chacun rentrait chez lui en passant devant sa maison et Périchon, en atteignant sa cabane, se trouva le dernier du cortège, les Labauve étant restés quelques heures de plus pour remettre l’ordre au milieu de ce terrible désordre.

Lorsque Périchon se trouva seul :

— Ah ! espérons que ce n’s’ra pas pour longtemps ! s’écria-t-il avec un soupir et en pensant à la gentille Tit’Mine.

Pouponne pouvait dire maintenant qu’elle avait vu une noce cadienne,