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jeune Flamand trouvait un grand plaisir auprès d’elle ; il riait en observant la jalousie des Acadiens, et quoiqu’il en dît, avait maintes fois assuré à Tit’Mine qu’il l’adorait.

Mais aujourd’hui, il rougissait de la folie et des désagréments auxquels cette folie avait exposé son frère. Au fond du cœur, il éprouvait une sourde rancune contre Tit’Mine et lui reprochait toutes les sottises de la Terencine. Voilà pourquoi il ne parlait jamais d’elle et ne voulait point qu’on lui en parlât. Mais il avait compté sans son hôte ou plutôt sans Charlotte. La jeune femme, tout en s’amusant un peu à ses dépens, tenait à lui donner une leçon.

Dès le lendemain du retour de Placide à l’habitation, Charlotte le pria de se charger d’une petite commission pour Périchon : c’était un lot de livres que monsieur Bossier avait fait venir de la ville pour le jeune professeur.

Il était environ quatre heures de l’après midi quand notre jeune homme se mit gaîment en route, son paquet de livres sous le bras. En s’approchant de la cabane, il s’arrêta pour écouter une fraîche voix de femme ré-