Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/213

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ferme était suspendu un enfant. Un double cri s’échappa en même temps :

— Tit’Mine !

— Missié Placide !

— Bon Dié ! d’où ce que vous sortez donc comme ça missié Placide ? aussi vrai que j’sommes t’une honnête femme, j’vous croyais mort, et vous m’faites quasiment l’effet d’un rev’nant ! s’écria la jeune femme avec volubilité et oubliant, dans son étonnement, de se couvrir la poitrine.

— Et c’est sans doute pourquoi vous vous êtes mariée à un autre, dit Placide d’une voix où se cachait une légère nuance d’amertume.

— Allons donc ! fit elle en haussant les épaules et en continuant à bercer son enfant qui restait toujours suspendu à son sein, si c’est pou m’conter d’semblables gaudrioles qu’vous êtes venu, missié Placide, vaut mié vous en aller… car, je n’vous dis qu’ça : le temps et la gaudriole, c’est fichu pour moi.

Le jeune homme la regardait, et il se demandait, en la voyant à demi déshabillée devant lui, en l’écoutant parler, comment il avait pu aimer une