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avec toutes sortes de plaintes contre moi ?

— Moi, j’ons envoyé la mère queque part ? allons donc ! v’là qu’vous dites encore des bêtises… oui, c’est vot’ frère, qui parce que nous avons queque fois gigoté ensemble dans l’bal, parce que j’ons reçu avec politesse (rien de plusse), vos attentions et vos cadeaux, (et tout honnête fille peut ben faire ça !) m’a appelée fille à tous grains, coureuse de garçons… a menacé de m’faire mourir sur la potence et a fait fouetter la mère, avec des verges de cognassier, et ça par un grand escogriffe de noireau.

Comme nous le voyons, si la Térencine ne gardait pas sa langue dans sa poche, elle s’en servait, non seulement pour jurer mais encore pour mentir.

— Tout cela est faux, Tit’Mine, répondit Placide, mais, vous avez raison, le temps des folies est passé pour nous. Qui est votre mari ?

— Comment vous n’savez pas ?…

— Mais non… j’ignorais même votre mariage.

— J’suis la femme d’Périchon Thériot, le frère à Pouponne, dit Tit’Mine avec une sorte d’orgueil qui n’échap-