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gues sans nom, réussit à conduire plusieurs centaines d’Acadiens sur les bords du bayon Têche. Aujourd’hui, leurs descendants, les Comeau, les Aucoin, les Boutet, les Mouton, les Broussard, les Bodin, les Leblanc, les Dupré, les Hébert, les Bérard et autres dont les noms m’échappent, appartiennent aux plus nobles familles des Attakapas et des Opelousas, et certes, aucun d’eux n’a oublié les préceptes d’honneur, de courage, d’énergie et d’intégrité que leur ont légués leurs pères, ces nobles compagnons de Louis Comeau.

Louis Comeau et ceux qui l’accompagnaient étaient des exilés volontaires, fuyant le danger qu’ils prévoyaient, comme le pêcheur cherche à se mettre à l’abri de l’orage qu’il voit venir ; mais il n’en était pas de même des malheureux dont je vais entretenir le lecteur. Plus tard, je m’étendrai sur les causes de leur exil, mais, pour le moment, je me contenterai de raconter les simples amours de Pouponne et de Balthazar, tous deux Acadiens, tous deux pauvres et sans éducation, mais bons, et surtout pleins de confiance en ce Dieu qu’ils avaient