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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/43

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d’êtres grossiers et vulgaires, elle n’est ni vulgaire ni grossière. De plus, elle est très timide et ne parle pas beaucoup ; certes, les expressions dont elle se sert ne sont pas très élégantes, mais elles ne sont jamais sales, ni triviales. Elle est très pieuse et souvent je l’ai vue rougir en écoutant les jurements et les vilaines paroles de quelques-uns de nos Acadiens.

— Mon père, dit Charlotte, j’ai honte d’être restée si longtemps sans visiter mes voisines. J’ai péché par orgueil, j’ai fait comme Pouponne, j’ai rougi en les entendant jurer et blasphémer et dans mon cœur, j’ai rendu toute une population responsable des fautes d’une seule. Placide vous dira ce qui m’est arrivé, et vous m’excuserez, je l’espère ! Dès demain, je le répète, j’irai voir Pouponne.

— Vous pouvez l’aider dans sa pauvreté, dit le père Jacques, car la pauvre enfant est bien pauvre, obligée comme elle l’est, de soutenir son père adoptif Ne lui offrez pas d’argent, ce serait une grande humiliation pour elle. Mais donnez lui de l’ouvrage, elle coud bien et confectionne de