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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/42

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qui en ont besoin. Mais pour elle, elle refuse tout, souvenez vous de cela… elle est aussi fière qu’elle est bonne.

— Merci de votre récit, mon père ! dit Charlotte, dès demain j’irai voir Pouponne. Et le père Landry ?

— Il demeure avec Pouponne dans la seconde cabane du campement, à deux pas de chez vous, madame. La douce jeune fille a tenu fidèlement ses promesses : elle le soigne avec la tendresse et le dévouement d’une véritable fille. Le vieillard l’adore. Du reste à l’exception de son jeune frère, Tit Toine que j’ai eu la chance de retrouver en arrivant au Massachusetts, le père Landry est le seul parent que Pouponne ait ici. Encore, parent comme père de son fiancé.

— Mon père, demanda Charlotte avec une certaine hésitation. Pouponne a-t-elle les manières et le langage des autres Acadiennes ?

Ce fut le prêtre qui hésita :

— Comme ses compagnes, répondit-il, Pouponne n’a aucune éducation, elle ne sait même pas lire, mais elle est douée d’une modestie instinctive qui dirige toutes ses actions. Au milieu