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maient un matelas sur sa tête, étaient toujours recouverts d’un chapeau d’homme ; avouons-le, la mère de la jolie Tit’Mine était un objet aussi dégoûtant que répulsif. Ajoutez à ce que je viens de dire un verbe qui se faisait entendre d’un mille de distance ; le langage le plus grossier qui se puisse imaginer, et nous ne serons pas étonnés d’entendre dire, que la Térencine était une maîtresse femme qui ne permettait à personne de sa famille d’élever la voix devant elle : son mari, Théogène Simoneau, un tout petit homme était le premier qui donnait l’exemple de la soumission. On allait jusqu’à dire que sa femme lui donnait le fouet. Du reste, elle en était bien capable.

D’abord, la Térencine avait reçu avec plaisir les visites de Placide : elle se rengorgeait en parlant des anneaux d’or et des beaux rubans qu’il avait donnés à Tit’Mine ; mais si notre virago était brusque et grossière, elle était honnête et, voyant que le jeune homme ne parlait point de mariage, elle fit une terrible scène à sa fille, alla, dit-on, jusqu’à la battre et finit par lui défendre de parler à c’t