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enjôleur de filles qu’avait du sucre sur les lèvres et du vinaigre dans l’cœur.

Tit’Mine pleura, mais comme Placide avait été obligé de s’absenter pendant deux ou trois jours, elle n’avait pu lui communiquer les ordres de sa mère.

Comme nous devons le supposer, Placide, aristocrate de premier ordre, ne cherchait, près de la gentille Acadienne qu’une distraction passagère. La pensée d’épouser cette créature vulgaire ne lui serait jamais venue. Mais, au fond du cœur, le jeune homme se disait que sa conduite n’était pas très louable et se garda bien de parler de Tit’Mine Simoneau à son frère, et encore moins à sa belle-sœur dont il connaissait l’extrême délicatesse et les sentiments élevés.

VII.

Et voilà que tout-à-coup nos promeneurs se trouvent en présence de la terrible Térencine, au moment où cette dernière allait rentrer chez elle. La maison des Simoneau était bâtie sur la route, et n’était entourée d’aucune barrière comme l’étaient toutes les