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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/6

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grandeurs différentes, qu’on apercevait, disséminées, çà et là, et où ils cultivaient du riz, de l’indigo, du coton, des patates, et surtout du maïs. Cette colonie qui occupait un espace d’une douzaine de milles, avait reçu des colons le nom de Petite Cadie ; mais les Louisianais n’appelaient l’endroit que du nom des Acadiens. Pendant des années, il conserva ce nom, et aujourd’hui même, bien des habitants disent encore les Acadiens, en parlant de la paroisse Saint-Jacques.

On dit que les Troyens exilés donnaient des noms aimés aux lieux inconnus où ils étaient venus chercher une nouvelle patrie. À l’époque dont j’ai parlé, on vit arriver quelques familles démembrées, ralliées par le même malheur, chassées comme les enfants d’Illion. Ces infortunés s’arrêtèrent, ainsi que je l’ai dit, sur les bords du Meschacébé, à cet endroit où le vieux fleuve semble prendre plaisir à revenir sur son cours comme pour mieux arroser les plaines fertiles qu’il sillonne, et rafraichir ses ondes sous les ombrages des chênes géants qui les abritent. Après bien des es-