avoir dérangée, mais, il s’est déclaré une maladie parmi mes volailles et je me vois forcé d’en acheter. Pouvez-vous m’en vendre quelques douzaines ?
— Ça dépend, mame, répondit notre Cadienne, c’est pour les manger, n’est-ce pas qu’vous voulez ces bétailles ?
— Mais oui, dit Charlotte un peu étonnée.
— J’vas vous dire pour queque raison j’vous demandons ça : si c’était pour élever, ah ! dame ! l’affaire alle seriont manquée et j’pourrions pas vous contenter. J’ons mis en bas joliment d’poules c’t’année et pas une seule a mourte (morte) d’maladie ; mais la récolte des chorus (des coqs) a manqué, et sur trois douzaines de fimelles, j’pouvions vous donner seulement deux chorus, ça vous va t’y ?
Charlotte comprit ce qu’elle voulait dire, mais, avouons le, c’était la première fois qu’elle entendait ce titre de chorus appliqué aux coqs.
— C’est bien, madame, dit-elle, je prendrai les trois douzaines de volailles, quoique je voudrais en avoir davantage. Et quel est votre prix ?
— Une piastre la douzaine pour les