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quelques ustensiles de ménage, une table et un ou deux bancs, en formaient l’ameublement.

À cette époque reculée, avouons que nos ancêtres n’avaient aucune idée du luxe, dont devaient, plus tard, jouir leurs petits enfants. Certes, parmi les riches de la Nouvelle-Orléans, il s’en trouvait quelques-uns qui faisaient venir de l’Europe, les objets coûteux, destinés à orner leurs demeures seigneuriales ; mais ceux-ci formaient une exception, et si les riches planteurs étaient obligés de faire chez eux toutes les provisions nécessaires à leurs tables, il en était de même de leurs meubles, qui, tous sans exception, étaient confectionnés par les ouvriers de l’habitation. Mon aïeul lui-même s’était soumis à cette règle à peu près générale et ne se servait que de ces sortes de meubles que Charlotte, avec son bon goût, savait rendre aussi beaux que commodes. Ainsi les lits, les armoires, les bureaux et les tables, faits de cypre ou de noyer, (les bois du pays,) étaient soigneusement vernis, tandis que les chaises, les canapés, les tabourets, étaient recouverts de riches draperies en cama-