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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/74

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ment de semblables expressions pouvaient-elles sortir d’une aussi jolie bouche ?

— J’achèterai, répondit-elle, toutes celles que vous pourrez me vendre.

— Malheureusement qu’ça n’s’ra pas lourd, dit Pouponne, y en faut au père pour ses bouillons… Deux douzaines de poulets et douze douzaines d’œufs… V’là tout c’que je pouvions faire… c’est y assez, mame ?

— Il faut bien s’en contenter. Et quel est votre prix, mademoiselle ?

— Le même qué ct’il à mame Labauve.

— Eh bien, dit Charlotte, si vous le permettez, nous allons terminer cette affaire de poulets, tout de suite car j’ai une faveur à vous demander.

Pouponne la regarda avec étonnement, Charlotte continua, tout en tirant sa bourse de sa poche.

— Voilà deux piastres pour les poulets et une et demie pour les œufs ; ce soir, j’enverrai un nègre qui vous aidera à attraper les volailles, et qui me les portera.

— C’est bien, madame, répondit la jeune fille, toujours enveloppée d’une froide dignité.