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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/73

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dire, de la présence de cette belle jeune fille, de cet intérieur si pauvre, s’exhalait un parfum de modestie, de propreté et excitait dans l’âme de la jeune visiteuse un sentiment dont elle ne pouvait se rendre compte, qui l’étonnait, et qui s’emparait de plus en plus de son cœur.

Pouponne lui présenta un escabeau, une autre, devant cette grande dame, aurait rougi de sa misère et se serait excusée… il n’en fut rien de Pouponne : elle offrait simplement le peu qu’elle possédait et ne rougissait point de son humble intérieur.

— Désirez-vous queu qu’chose, mame ? demanda-t-elle lorsqu’elle eut vu Charlotte confortablement assise.

— Oui, répondit mon aïeule, je suis sortie pour acheter des volailles et madame Labauve, votre voisine m’en a vendu trois douzaines. Elle m’a dit que, probablement, vous pourriez m’en vendre aussi.

— Mais, oui… répondit la jeune fille, Zozo, alle vous a dit la vérité, j’en ons queque zunes que j’peux vendre… Vous en faut y in gros ou in tit brin, mame ?

Charlotte se mordit la lèvre. Com-