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qu’il prêtait à la jeune fille et, de cette manière, tout en dirigeant ses lectures, l’aidait à acquérir l’instruction qui devenait de plus en plus pour lui un objet de continuelle surprise. Le bon curé n’en revenait pas et le père Landry, tout fier du savoir de sa fille, disait, en parlant d’elle :

— Comme elle est éduquée, not’Pouponne ! J’crois sus ma foi, qu’elle en sait, au jour d’orjourd’hui, tout autant que musié l’curé ! Pour de sur, elle dégoise l’latin (l’allemand) tout aussi ben que lui !

Nous connaissons Pouponne et savons que jamais elle ne négligeait le bien qu’elle pouvait faire aux autres : dans sa reconnaissance du savoir qu’elle devait à ses amis, elle se dit que son devoir lui ordonnait de partager ce savoir avec ceux qui en étaient privés. Elle fit part à Charlotte du projet qu’elle avait conçu de se faire l’institutrice des enfants du campement ; mon aïeule, non seulement, admira, mais encore approuva ce projet, et il fut décidé que dès que l’hiver serait terminé, on ajouterait une grande chambre à la cabane du père Landry et que là, Pouponne