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sa fille. Et graduellement, sans qu’elle s’en aperçut elle-même, une véritable révolution s’opérait en Pouponne : toujours en contact avec des personnes aux manières distinguées, au langage pur et choisi, elle les adopta vite. Elle voulut apprendre à écrire et réussit comme elle l’avait fait pour la lecture. En une année, Charlotte outre la lecture et l’écriture, lui enseigna l’allemand et toutes les broderies connues à cette époque reculée. Le prix qu’elle retirait de sa couture et de ses cotonnades, permit à la jeune fille de s’habiller avec plus de recherche. Elle porta des souliers achetés, et ses robes qu’elle confectionnait elle-même avec son goût exquis, lui allaient à ravir. Ceux qui la rencontraient chez madame Bossier ne pouvaient manquer d’admirer sa beauté, sa grace et son élégance instinctives, son doux parler et surtout ses manières charmantes.

Comme je l’ai dit, elle adorait la lecture et y consacrait tous les moments qu’elle pouvait enlever au travail et aux soins qu’exigeait la faiblesse de son vieil ami. Monsieur Bossier choisissait lui-même les livres