Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

imprime à ses dogmes blesse seul les sectaires, irrités uniquement de ce qui porte atteinte à la souveraineté de la raison ; ainsi l’autorité qui commande la foi excite seule les craintes et l’aversion des gouvernements, parce que seule inconciliable avec la liberté absolue de croyance que proclament les lois, seule encore elle oppose un obstacle insurmontable aux vues du pouvoir, qui, de la religion, base nécessaire de l’ordre social, voudroit faire une simple branche de l’administration civile.

De là cet état de contrainte où l’on s’efforce de la maintenir, ce poids de servitude que sans cesse on aggrave sur elle, cette prédilection marquée pour les sectes, toujours plus dociles à mesure qu’elles sont plus vides de vérité ; de là les calomnies, les injures, les cris de rage du parti révolutionnaire, ses déclamations éternelles contre le clergé catholique et son chef ; de là cet amour pour les libertés de l’église gallicane, qui les a saisis tout-à-coup, et qui n’est bien clairement que la haine de l’unité ; de là enfin, le projet exécrable avoué des uns, mal dissimulé par les autres, de précipiter la France dans un schisme semblable à celui du seizième siècle.

Le protestantisme se ploie partout à ce qu’on demande de lui, parce qu’il n’a rien à conserver, ni dogmes, ni discipline ; partout il est esclave de la puissance temporelle, parce que, dépourvu de