Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/135

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on le veut rendre complice, ses os tout desséchés en tressailleroient dans le tombeau. Lui qui tant de fois protesta si éloquemment de son amour pour l’église romaine, de son obéissance filiale à ses pontifes, il les entendroit insulter chaque jour par des sectaires qui se disent ses disciples ; il verroit se développer une noire conjuration pour séparer d’eux le royaume de Saint Louis : mais parmi ceux qui se plaisent à semer contre eux les soupçons et la défiance, qui repoussent leur autorité, qui voudroient peu à peu habituer les français à ne voir dans le père commun des chrétiens qu’un étranger ; parmi les voix qui s’élèvent pour répandre ces odieux sentiments, il ne pourroit comme nous en reconnoître une qui, en d’autres temps, rendit aussi un éclatant hommage à cette Rome sainte à qui l’Europe doit sa civilisation.

Admirez cependant les dispensations de cette haute providence qui conduit le monde, et veille sur l’église de Jésus-Christ. Des hommes s’émeuvent, se rassemblent, pour ébranler le trône du prince des apôtres, pour soustraire à sa puissance des peuples égarés, et sur ce trône elle fait asseoir un pontife dont les vertus et la sagesse profonde rappellent la sagesse et les vertus de Léon-Le-Grand ; également distingué et par l’inébranlable fermeté du caractère, et par cette douceur persuasive et