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Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/134

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Du reste, une froide incrédulité, un mépris extrême des siècles antérieurs, une présomption sans bornes, et surtout un esprit d’indépendance universelle, absolue, tel est en général le caractère de la génération nouvelle. On lui a dit qu’elle étoit appelée à tout refaire, religion, politique, morale, et elle l’a cru. Elle passe en souriant sur des débris ; où va-t-elle ? Elle l’ignore.

Elle va où sont allés tous ceux qui se sont perdus : per me si tra la perduta gente. Etrange misère ! Mais il est ainsi.

Et cependant parce que l’Eglise, seule invariable, arrête encore le mouvement fatal qui emporte et les gouvernements et les peuples, tous les efforts se dirigent contre elle. Ses dogmes, son culte, ses ministres, sont livrés aux outrages des derniers manœuvres de l’impiété ; mais, comme nous l’avons remarqué, c’est surtout sa constitution qu’attaquent les habiles du parti. Il leur falloit un prétexte, ils l’ont trouvé ; ce sont les libertés gallicanes, devenues le cri de guerre de tous les ennemis du christianisme, de tous les hommes à qui Dieu pèse. Il leur falloit un nom pour opposer à l’autorité catholique ; ils ont profané celui de Bossuet. Destinée lamentable de ce grand évêque !

Que si là où ses vertus reçoivent sans doute leur récompense, il savoit de quels desseins