légitimité.
Alléguer l’ignorance des peuples et de leurs chefs pour expliquer ce fait éclatant, ce seroit dire que le monde a été civilisé par une religion que personne ne connoissoit avant Luther ; que l’ordre social et l’ordre religieux avoient jusque là reposé sur des bases fausses ; qu’avant ce moine apostat, le christianisme n’avoit été prêché aux hommes que par des imbéciles ou des imposteurs ; et qu’enfin, pour en venir aux dernières conséquences de la réforme, jamais Jésus-Christ n’eut l’intention d’instituer un sacerdoce, et que sa doctrine bien comprise se réduit à l’affranchissement de toute autorité, au droit qu’a chacun de nier tous les dogmes et conséquemment tous les devoirs.
Voilà, de l’aveu des protestants, le christianisme réformé ; et si on ne veut pas y reconnoître le véritable christianisme, il faut bien, ou renoncer à le découvrir, ou le concevoir comme l’ont conçu les catholiques pendant dix-huit siècles.
S’il y a quelque chose au monde de ridiculement absurde, c’est en rejetant le principe athée qui