Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/139

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humaine et le principe de sa vie, que sont-elles à ses yeux, sinon des rêveries incompréhensibles, ou tout au plus des formes variables et passagères de notre entendement ?

La nature de l’Eglise, sa constitution, ses lois, l’influence même temporelle qu’il étoit de sa mission d’exercer pour le salut des peuples et le perfectionnement de la société, tous ces grands objets ont échappé à ses profondes méditations.

Il étoit plus aisé, et apparemment plus philosophique, de verser à pleines mains la calomnie, le sarcasme et l’outrage sur les ministres de la superstition : car c’est ainsi que le nom de prêtre se traduit en son langage. Du reste, vous l’entendrez répéter éternellement les déclamations surannées du vulgaire des protestants contre Rome et les papes, et leurs usurpations, et leur tyrannie. Là s’arrête sa logique, sa science ; et en effet n’est-ce pas assez pour la plupart de ses disciples ?

Mais lorsque, dégagé de ces idiotes préventions entretenues par l’esprit de secte, on considère attentivement l’histoire de l’Europe depuis l’établissement du christianisme, il est impossible qu’en voyant les papes diriger sans interruption ce grand mouvement spirituel, et constamment à la tête de la société, dès qu’il exista une société chrétienne, on ne soit pas frappé de cette double prééminence, ainsi que du sentiment universel qui en attestoit la