Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/165

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cette foi soit une, comme le dit l’apôtre, un dieu, une foi, un baptème ; doit être universelle, pour que cette foi, partout la même, soit annoncée à toutes les nations ; soit perpétuelle, pour que cette foi soit une et universelle dans le temps comme dans les lieux ; soit sainte, pour que cette foi n’éprouve jamais d’altération, pour que la sainte doctrine infailliblement promulguée et constamment enseignée dans l’Eglise, y forme aussi toujours des saints, selon le but que Jésus-Christ s’est proposé.

Or, aucuns de ces caractères indispensables à l’Eglise, et qu’elle déclare posséder, ne sauroient lui appartenir, qu’autant qu’ils appartiennent au pouvoir qui la régit, et qui seul la constitue ce qu’elle est. Si ce pouvoir n’est pas un, universel, perpétuel, saint, l’Eglise, non plus, n’est ni ne peut être une, universelle, perpétuelle, sainte. elle n’est pas une, s’il n’existe point de centre d’unité, si la souveraineté ne réside point immuablement dans un seul ; elle n’est pas universelle, si ce souverain, ce pouvoir un n’est pas universel, puisque là où le pouvoir s’arrête, là s’arrête la société ; elle n’est pas perpétuelle, si ce pouvoir un et universel, n’est pas perpétuel aussi, puisque là où le pouvoir finit, là finit la société ; enfin elle n’est pas sainte ou infaillible,