Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/166

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si ce pouvoir un, universel et perpétuel, n’est pas saint ou infaillible, puisqu’il n’est et ne peut être pouvoir dans la société spirituelle, que par le droit de commander la foi, ou de juger souverainement de la doctrine.

Or, qu’on trouve dans l’Eglise un pouvoir autre que le pape, qui soit tout ensemble un, universel, perpétuel ? Ce ne seront pas les conciles, qui ne forment évidemment ni un pouvoir perpétuel, ni un pouvoir un ; et qui ne forment même un pouvoir universel que lorsque le pape les convoque, les préside, et confirme leurs décisions.

Donc, premièrement, rien de plus absurde que de nier l’infaillibilité du pape et de soutenir en même temps l’infaillibilité de l’Eglise, qui ne peut être infaillible que par le pape.

Donc, secondement, contester au pape, soit l’infaillibilité, soit la plénitude de la puissance ou la souveraineté vraiment monarchique, c’est contester à l’Eglise sa propre existence, c’est nier qu’elle soit une, universelle, perpétuelle, sainte ; c’est l’anéantir entièrement : et saint François de Sales l’a très bien vu, lorsqu’il a dit, avec autant de profondeur que de justesse : le pape et l’Eglise, c’est tout un. combien donc