Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/183

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Et voilà où sont conduites, de degré en degré, les nations qui, en se séparant de l’Eglise, ont par cela même abandonné le principe fondamental de la foi chrétienne et de toute foi. Un peuple non chrétien peut avoir une religion, il peut conserver les dogmes primitifs, comme ils se conservoient avant Jésus-Christ, par la tradition ; il peut reconnoître l’autorité de ces croyances communes, et s’y soumettre. Mais le premier acte de celui qui rompt avec l’Eglise est de nier cette autorité nécessaire et d’y substituer la sienne propre, l’autorité de sa seule raison ; et dès lors, quelque effort qu’il fasse pour s’arrêter sur la pente du doute, les irrésistibles conséquences du principe qu’il a posé l’entraînent jusqu’au fond de l’abîme.

Il est donc prouvé par l’expérience et par les aveux formels de tous les ennemis du catholicisme, que sans pape point d’Eglise ; sans Eglise point de christianisme ; sans christianisme, point de religion et point de société : de sorte que la vie des nations européennes a, comme nous l’avons dit, sa source, son unique source, dans le pouvoir pontifical. Si la religion catholique, par l’influence qu’elle